Utopie, fête, enfance

Utopie, « pays de nulle part ».

L’utopie est généralement une chose imaginaire qui existe seulement en théorie. Elle peut être rédiger ou non. L’utopie est un idéal ; une « vue politique ou sociale qui ne tient pas compte de la réalité. Conception ou projet qui parait irréalisable ». Je dirais au contraire que l’utopie se base sur la réalité, sur la situation économique et politique d’une société donnée à une époque donnée, pour ensuite construire un projet imaginaire en vue d’améliorer la société sur laquelle elle se fonde.

Qu’est-ce qu’une fête ? Une fête c’est une « une solennité religieuse ou civile, en commémoration d’un fait important ». Elle est synonyme de kermesse. « Etre à la fête, c’est éprouver une grande satisfaction ».

Et l’enfance ? L’enfance est « la première période de la vie humaine, de la naissance à l’adolescence ».

Un deuxième sens, mais cette fois un sens figuré, c’est la « première période d’existence d’une chose ».

« Utopie, fête, et enfance » : pourquoi e comment ceci ? J’essaierai d’étudier les différentes relations que chacun des termes a avec les deux autres.

Après une première recherche non approfondie il apparaît ceci : ces trois mots renvoient tous à deux états psychiques : l’un est le rêve ; l’autre le bonheur, mais un degré maximum de bonheur où l’on peut atteindre l’ivresse.

Le discours poétique nous emmène, lui aussi, à ces trois états qui sont l’utopie, la fête et l’enfance. Le discours utopique est par excellence un discours poétique, mais un discours poétique en prose.

Avant d’aborder la première relation entre ces mots – Utopie et fête – je vais citer un exemple d’une « utopie » un peu particulière. Je dis « utopie » tout en étant conscient de ce terme et que ce n’est pas exactement le mot qu’on devrait employer. Il s’agit de l’existence de la Constitution Britannique. C’est en ce sens que plus haut je parle d’utopie non rédigée. En effet, la constitution anglaise, chose incroyable, n’est nulle part rédigée. Il existe comme même des lois e t des décrets qui le sont mais la constitution a vraiment parler ne l’est pas. C’est en ceci que l’on peut considérer ce système d’ « utopique » et de voir malgré tout qu’il fonctionne. Cette constitution est formée d’une très grande tradition et très profonde même. En effet, quelqu’un qui voudrait s’emparer du pouvoir pourrait très bien le faire en trouvant une voie légale qui se rapproche à la constitution non rédigée.

Chaque fois que quelque chose d’anti-constitutionnel arrive, les parlementaires se réunissent et décident ensembles si cela est ou n’est pas anti-constitutionnel. A mon avis, ils doivent avoir, pour ceci, une profonde « expérience » de ce qu’est une loi morale.

« Utopie et fête ».

Qu’est ce qu’il y a de commun à ces deux mots ?

Nous avons dit que l’utopie est quelque chose d’imaginaire, d’irréalisable ; un projet de construction d’un avenir meilleur se fondant sur ce qui existe déjà qui est en état de pitié, d’ébranlement.

Et sur la fête ? C’est une cérémonie célébrant un anniversaire ; une solennité commémorant un évènement important. Elle est aussi synonyme de kermesse et c’est justement ceci qui la transforme ou peut la transformer en utopie. Dans une grande fête ou kermesse on fait parfois des choses qu’on n’oserait pas habituellement. Ce sont ses petites choses, ces petits évènements qui donnent à cette kermesse un caractère féerique, voire magique quelques instants. Prenons par exemple une manifestation où l’on commémore un grand évènement du passé, si possible un évènement politique de grande importance. Il va y avoir des discours, des imprévus peut-être, etc… Ces discours, ces imprévus seront porteurs d’un message idéal, d’un projet qu’on ne peut pas toujours réaliser et voilà qu’apparaît l’utopie. L’espoir est un élément qui caractérise l’utopie dans sa part d’irréalisable. Victor Hugo disait : « L’utopie c’est la vérité de demain ».

Prenons un deuxième exemple pour ce qui concerne la fête utopique. La chanson et le film, surtout ce dernier, Yellow Submarine des Beatles nous donnent l’image d’une utopie. Je me réfère surtout et essentiellement au film. Une preuve qu’il s’agit d’un récit utopique ? Eh bien la voici : il ne faut pas oublier que le film est un dessin animé de part le fait qu’il s’agit d’un voyage dans un pays imaginaire, inventé. Maintenant, si nous prenons les paroles de la chanson du même titre nous lisons :

“ So we sailed unto the sun”

“Till we found the of green”

(Nous voyagions vers le soleil / Jusqu’à ce que nous trouvions la mer verte).

Plus loin encore :

“ As we live a life of ease”

“Everyone of us has all we need”

(Comme nous vivions une vie d’aisance / Chacun de nous a tout ce qu’il lui faut).

 

Par ces quatre strophes nous avons un contexte d’utopie et non seulement par celles-ci. Toute la chanson est un texte utopique à la manière du texte de More : on part de la réalité la plus concrète (« la ville où je suis né ») pour s’acheminer vers des buts merveilleux et fantastiques (« la mer verte ») etc…

« Utopie – enfance »

Comment se fait-il que l’enfance puisse être rapprochée à l’utopie ? Un bref rappel : l’enfance est la « première période de la vie humaine, de la naissance à l’adolescence ». Elle est aussi dans un sens figuré la « première période de l’existence d’une chose ».

Pourquoi justement l’enfance et non pas un autre âge, par exemple l’adolescence ? C’est parce que dans l’enfance l’être humain est pur et innocent. Il n’a pas les « mains sales », pour reprendre l’expression d’un ouvrage de Sartre. L’enfance ne serait-ce pas aussi l’espoir d’un lendemain ? C’est là, justement qui sont encrés les projets du progrès d’un futur proche ou lointain. Les enfants nous font rêver comme le dit Brel dans la chanson « Un enfant » :

« Un enfant ça nous décroche un rêve ».

Tout ce que fait l’enfant est précieux. Brel, pour caractériser ces chers instants, nous dit encore plus loin :

« … ça pleure des diamants ».

Pourquoi les diamants et non pas une autre pierre ? Le diamant est quelque chose de pur, de limpide. Le diamant est le dernier état d’un morceau de charbon cristallisé. Plus loin encore :

« …ça s’endort de l’or sous les paupières ».

Là aussi, l’or qui est un « métal précieux » est pur. Il se trouve dans la nature sous forme de veines.

Plus loin encore, où à mon avis, il culmine :

« Un enfant c’est le dernier poète

« D’un monde qui s’entête à vouloir devenir grand ».

Pourquoi poète ? Le poète est l’artiste par excellence ; celui qui crée sans se poser beaucoup trop de questions sur ce qu’il crée. C’est un artiste à l’état pur, sans souillure aucune.

Quelle relation a tout ceci avec l’utopie ? A mon avis c’est évident : le rêve, l’espoir qui peut-être synonyme ou du moins rapproché au bonheur, le poète, tous ces éléments reviennent régulièrement, périodiquement lors d’un discours utopique. Et alors ?Alors l’utopie est partout me diriez vous ! Non, l’utopie n’est pas partout sauf là où il y a un projet d’améliorer l’humaine condition. L’enfance fait justement de ces projets irréalisables ? Non ! de ces projets, parfois prématurés tout simplement. Rappelons nous la citation de Lamartine : « Les utopies ne sont que des vérités prématurées ».

« Fête – enfance ».

Généralement lorsque nous pensons à une fête, nous pensons à l’enfance. Comment ceci ? C’est par une élaboration de notre pensée et toute une série de rapprochements que l’on arrive à l’enfance. Une fête est l’endroit où l’on s’amuse, où l’on n’a pas de soucis, donc déjà par ce fait la fête nous emmène en arrière dans le temps. Mais où précisément ? Cela pourrait très bien être à l’adolescence, un âge où l’on n’est pas encore tout a fait responsable mais non plus tout à fait innocent. L’adolescence est l’âge où l’on commence à s’engager, à prendre définitivement parti pour quelque chose ou si l’on veut à se salir les mains. Mais l’enfance c’est l’âge où est sans responsabilité, sans souci aucun et où on peut et on doit s’amuser. L’enfance c’est l’ Age du questionnement et des jeux : on doit s’amuser, car ensuite nous n’aurons plus tellement l’occasion pour le faire. Si on s’amuse trop lorsque nous sommes adultes, on risque d’être traiter d’irresponsables. Un système : se réfugier dans les rêves, fuir quelques instants, de temps en temps, dans un autre monde, celui de l’imaginaire où tout est permis ; dans un monde féerique. De cette façon, on n’est pas traité d’irresponsable ou du moins pas aussi violemment que si l’on était tout le temps ; et aussi on se ferait toujours la fête à soi-même, et on serait constamment en fête.

« Utopie, fête et enfance ».

Dans cette quatrième relation où les trois termes sont finalement réunis, que veulent-ils exprimer ensembles ? Ces trois mondes complètement différents des uns par rapport aux autres, sont réunis par des circonstances extérieures à chacun d’eux. Les trois réunis forment un autre monde, plus sublime peut-être : c’est le monde du poète et de la poésie.

L’utopie comme la fête et comme l’enfance créent tout les trois des situations « imaginaires » ; des mondes qui ont une vie de quelques minutes, heures peut-être mais pas plus.

Le poète, lui aussi, crée un des mondes possibles dans le Monde. Certaines personnes, de nos jours, accordent une grande importance à tous ces mondes. Si elles le font c’est qu’elles sont sûres que quelque chose de mieux se prépare. Malgré ces quelques personnes, le monde « s’entête à vouloir devenir grand ».

« Utopie, fête et enfance ».

Un thème qui nous a permis de nous interroger sur plusieurs domaines ; un sujet qui nous a entraîner dans des différents mondes.

Un souvenir d’une poésie d’un grand poète :

« En sortant de l’école

En sortant de l’école nous avons rencontré

Nous avons rencontré un grand chemin de fer qui nous a emmené

Tout autour de la terre, de la lune et des étoiles… »

Ce souvenir remonte au temps les plus lointains ; au temps de mon enfance où je « faisais la fête ».

L’utopie ? où se trouve l’utopie ? Eh bien, elle se trouve dans le monde féerique de la poésie et du rêve où je fuis très souvent !